Du risque en éducation

Vendredi 20 Mars 2015 avait lieu sur Paris une éclipse presque totale du soleil et les autorités administratives nous ont demandé de laisser les enfants à l’intérieur pour qu’ils ne se brulent pas les yeux ! Dois-je me réjouir que les nuages sur Paris nous aient permis de ne pas mettre cette disposition à exécution ?

Voilà où même le principe de précaution poussé à l’extrême.

Empêcher nos jeunes de vivre ensemble un évènement aussi exceptionnel qui ne se reproduira en France qu’en 2081, ne peut que nuire à leur développement.

A force de vouloir éviter tous les risques dans l’éducation, nous sommes en train de bâtir une génération de jeunes qui, soit auront peur de prendre le moindre risque, soit au contraire iront chercher des risques insensés puisqu’ils en auront été privés. Vous savez que certains psychologues pensent que la recherche des conduites à risque chez les jeunes (alcool, drogues, vitesse, danger…) est accentuée par le cocon (ou même le coton ! ) dans lequel nous voulons les enfermer.

Le scoutisme avait bien compris que le risque contrôlé aidait à la construction de la personne et les chefs de groupe savent les difficultés aujourd’hui pour organiser un camp vu le nombre de normes qui les encadre.

Je plaide pour qu’à nouveau les éducateurs aient le droit de prendre des risques avec les jeunes, mesurés certes, encadrés évidemment, et j’espère que la peur des procès et des jugements de toutes sortes n’empêchent pas cette responsabilité.

Une vie sans aucune prise de risque serait morne et d’ailleurs vaudrait elle la peine d’être vécue ? C’est la raison pour laquelle je plaide pour une éducation aux risques.

Prenons garde, qu’à force d’appliquer de principe de précaution en éducation, nous ne donnions plus le goût de vivre à nos jeunes.

F. Combescure