"Notre école a-t-elle un coeur ?"d'Evelyne Martini

Dans cet essai publié en 2007 , l'auteur, profondément engagée, dénonce "la mauvaise langue", l'utilisation d'un contre -langage, qui enferme, qui ghettoïse. Avec cette langue, dit-elle, "on reste dans "l'en-soi", au lieu d'ouvrir à un horizon nouveau" (cf. Entretien donné à "Page" en mai 2009). Elle y exprime la nécessité de recourir aux grands textes pour provoquer des chocs littéraires qui dépassent les élèves, la place prépondérante qu'elle accorde au "par coeur" qui structure les êtres jusqu'à leur mort (p.65), l'importance de la grammaire, de la syntaxe, de la lecture également (la nécessité "d'entendre la musique du texte"), la conviction que la beauté parle à tous (p.111). Elle critique les sciences de l'éducation incitant à "délaisser l'apprendre pour le faire". (p.124) et juge le cours magistral indispensable.

Cet essai est un hommage vibrant rendu à l'école et à l'art, aux rencontres étonnantes et enthousiasmantes qu'ils suscitent à travers l'étude des grandes oeuvres

Dialogue enre le philosophe George Steiner, né en 1929 et Cécile Ladjali, née en 1970, enseignante à la Sorbonne et en banlieue difficile. Tous deux analysent la situation de l'éducation et de l'instruction d'aujourd'hui, leur amour de la littérature, l'exigence qu'elle recèle.

L'auteur est agrégée de lettres, inspectrice d'académie.

Dans cet ouvrage, elle décrit la situation actuelle de l'Ecole : la solitude des enseignants, l'inutilité des réformes, l'insuffisance de l'Institution . Elle dénonce la nouvelle idôlatrie technologique, le formalisme abusif de l'enseignement des lettes (ex : référence au schéma narratif dès la 6e), le refoulement de la subjectivité et la transdisciplinarité. Elle prône un retour à une intériorité , une humanité plus grande voire une spiritualité ("ouvrir les esprits aux univers de dépassement")