Henri Borlant

12 mars 2019

Introduction

"Henri Borlant, vous êtes l'un des derniers passeurs de mémoire.

Raphail Esrail rappelait en janvier dans l' émission "Interception" sur France Inter consacrée au 74e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, les chiffres suivants : sur les 76 000 déportés , 3000 sont rentrés, 150 sont encore vivants et aujourd'hui simplement 5 ou 6 peuvent encore témoigner .

Nous sommes donc particulièrement chanceux de pouvoir vous entendre Et les élèves présents ce soir doivent prendre conscience qu'ils sont la dernière génération à pouvoir entendre des témoins comme vous.

Leur mission est donc essentielle, ainsi que le soulignait Simone Veil. Elle s ’adressait en 2005 à la jeunesse en ces termes :" Notre héritage est là , entre vos mains, dans votre réflexion et dans votre cœur, dans votre intelligence et votre sensibilité" 

Quleques mots sur vous avant de vous laisser la parole

Comme il l'est indiqué sur la couverture de votre livre , vous êtes des 6000 enfants juifs de moins de 16 ans arrêtés en 42 le seul rescapé d’Auschwitz.

Né en 1927 de juifs russes arrivés en France avant la première guerre mondiale
Vous vous refugiez près d’Angers au début de la guerre
Vous y êtes arrêté à 15 ans, la veille de la Rafle du vel d’hiv le 15 juillet 42
Vous êtes déporté a Auschwitz avec votre père et votre frère Bernard
Vous vous évadez d’une annexe de Buchenwald le 3 avril 1945
Après la guerre vous devenez dentiste et vous épousez une allemande
Vous publiez votre  témoignage en 2011 dans un livre « Merci d’avoir survécu »

En cette période où la haine antijuive est toujours tenace, où les actes antisémites en France ont progressé de 74% par rapport à 2017(chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur), où "le flux des juifs quittant la France a pris le caractère d'une émigration de masse"(Danny Trom) , et c'est unique en Europe, où des juifs sont tués parceque juifs, ."trois quarts de siècle après Auschwitz et les lois raciales du gouvernement de Vichy, la France n'est pas redevenue une terre de refuge mais de peur "(Jacques Julliard, "Marianne" du 15 février 2019)

votre témoignage reste encore plus précieux et nécessaire

(A.Lion)