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Mise à jour en mars 2011

Présentation du CDI

 

 

Présentation de Sorj Chalandon

Sorj Chalandon est à la fois journaliste et écrivain.
Grand reporter de guerre à Libération (où il est resté 30 ans), il reçoit le prix Albert Londres en 1988 pour ses reportages sur l’Irlande du Nord et sur le procès Barbie. Il travaille actuellement au « Canard enchaîné »

Ecrivain, il est l’auteur de 4 livres :
« Le petit Bonzi »  paru en 2005
« Une promesse » en 2006 qui reçoit le prix Médicis
« Mon traître » en 2007
« La légende de nos pères », sélectionné pour le prix Goncourt en 2009

L’œuvre de  S.Chalandon , marquée par son expérience journalistique  et  par son  attention extrême portée aux gens  se plait à raconter l’histoire de personnes croisées (« la légende de nos pères » p.57). Sa force et sa beauté résident dans son engagement à la fois politique et personnel.  Ses romans , très souvent autobiographique  exaltent des valeurs essentielles comme celles énoncées par Lucien Pradon  dans « une Promesse » p.160: « l’hommage, la mémoire, l’amitié ».

Hommage à ceux qui résistent :

  • Par leurs  luttes personnelles (celle par exemple que mène Jacques, dans « le petit Bonzi » contre son bégaiement)  ou  celles que chacun mène par amitié, fidélité contre l’oubli des disparus.  Lire Sorj Chalandon  c’est comprendre que le travail  de mémoire ne s’explique  que parce qu’il s’agit toujours et  avant tout de la mémoire d’un homme ou d’une femme. Ces êtres singuliers, ce  seront  David puis Jim , Bobby Sands et ses 9 compagnons morts de  la faim dans  «  mon traître », ce sera aussi d’Albert Osborne, l’artilleur britannique  de 22 ans mort en 1915, le cheminot Paul Delécluse fusillé dans « la légende  de nos pères », les 3 frères Théfault tués en 1917 dans « le petit Bonzi » , Fauvette et Etienne dans « une promesse ».
  •  Son engagement politique le porte à relater les  luttes collectives (celle du  peuple irlandais face à l’occupant anglais dans  « mon traitre », ou   celle contre  l’envahisseur nazi  dans « la légende de nos pères »).

Mais si son admiration se porte sur les grands  résistants, ceux par exemple de « l’affiche rouge", comme il le confiait en 2008 dans l’émission "Ekletik" à  Rebecca Manzoni , elle se porte également et surtout  sur les petites gens, à la fois humbles et magnifiques, faibles (on note que les hommes pleurent beaucoup dans ses livres) et héroïques, simples et complexes. Cette complexité  explique son attachement particulier  aux zones grises des hommes, à leurs trahisons ou à leurs mensonges. Faiblesses qui en font leur humanité mais qui représentent aussi de véritables blessures que les mots, tentatives de « délivrances » (la légende de nos pères"), cherchent à porter, au travers d’une écriture dépouillée, faite de phrases courtes parfois répétitives qui confèrent à son style une véritable intensité.

Compte rendu de son intervention

Ecriture  toujours à partir de faits concrets, quotidiens mais en tant que journaliste contrainte de l’actualité qui s'impose .
Etre reporter :" marcher dans du sang humain"
Le premier roman (le petit Bonzi)  a traité du bégaiement dont la particularité est un handicap dont on rit.
(L'origine de son bégaiement : avoir été un gaucher contrarié).Le propre du bègue c’est d’avoir trop de mots. (Les mots arrivent comme des troupes de combat).


Par le roman, possibilité de changer les faits. Le but est d’épargner la famille quand il s’agit d’un roman autobiographique.
Quotidien de reporter de guerre fait de violences, de méchancetés, de médiocrités. Besoin de parler de fraternité, d’humanité

"Une promesse" avait pour sujet l’âme. Sorte de conte celtique

Les morts vus , pour l’auteur, sont sacrés  Avec "Mon traître", il trahit sa promesse.
Phrases d’un ami irlandais : « Ya-t-il une vie avant la mort ? »
"Dieu nous a fait catholiques, les armes nous ont rendus égaux".


Face à une telle expérience, cataclysme, que faire ? un reportage, une enquête ?
Avec le roman, possibilité de faire le deuil de cette douleur. Nécessité de comprendre, d’expliquer
Homme ordinaire qui  a vécu une histoire extraordinaire. Quand un auteur s’éloigne , c’est là qu’il se rapproche de tout .
Question essentielle : est-ce qu’on est traître à plein temps ?
Ce roman nous permet de voir celui qui était mort (pouvoir de l'écriture de visiter les morts).
Après le livre, pas d’apaisement
Pas de demande de pardon de la part du traître.
Suite donnée par le futur livre ( plus exactement contre point) qui paraitra en septembre 2011. Se mettre à la place du traître. Comprendre ce chemin de trahison
Pas de jugement.

Leçon donnée par le procès de Barbie : exemple de Lise. Phrase déterminante : la différence c’est que j’ai tenté d’étouffer le Klaus Barbie qui est en nous.

Questions des élèves :


Traître un véritable copain ?
Moments de vérité vraie ( exemple le col de la veste
)

Pourquoi l’Irlande du nord ?
Culture celtique (vient du Finistère Sud), pub, bières, musique .

Présence des blindés et expérience du pub où interviennent les soldats britanniques (Danses interdites et culture bafouée) : à l'orgine de sa prise de conscience et de sa révolte .

Guerre d'Irlande depuis 1920: Histoire d’une rébellion écrasée

Dignité, justice : valeurs essentielles pour l'auteur
Nécessité de la guerre pour avoir la paix (cf. Affiche rouge)
Tout le monde est prêt pour la guerre mais on résiste à la guerre
La paix est magique


Ecrire d’autres romans ?
 Sec, fourbu après ce roman .
Ecrire sur les zones d’ombre
demeure une nécessité

Pourquoi travailler dans des zones de guerre ?

Se frotter à l’épouvante
Savoir ce que l’on a dans le ventre
Expliquer les enfants tués
"Chabra et chatila" : vériatble scandale (Complicité de la France dénoncée)
Travail du journaliste : laisser parler les gens (refus du narcissisme)
Ne pas se mettre en scène
Donner un écho à "la voix du désert". Donner la voix à ceux qui ne l’ont pas.


Est-ce que tous les moyens sont bons quand on combat pour la liberté ?

Bombe sans avertissement : terrorisme
Si l'armée est présente  : combat loyal

 

 

 

 

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