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Mis à jour en novembre 2018

Présentation du CDI

 

 

 

(Photo du compte Twitter. Avec l'autorisation d'Ophir Levy)

 

Emissions consacrées aux "images clandestines":
Prix inathèque 2014  (France Culture)
 

Ophir Levy est Maître de conférences en études cinématographiques à l'université Paris 8 - Vincennes-Saint- Denis.

Diplômé d'études cinématographiques et de philosophie, il a enseigné l’esthétique et l’histoire du cinéma à la Sorbonne nouvelle - Paris 3. Il intervient dans les formations du Mémorial de la Shoah où il a animé un cycle de conférence intitulé "Cinéma et Shoah" pendant 5 ans. 

Il est l'auteur de deux ouvrages :
Le premier paru en 2009 
Penser l'humain à l'aune de la douleur : Philosophie, histoire, médecine 1845-1945
Le second en 2016
Images clandestines : Métamorphoses d'une mémoire visuelle des "camps" (tiré de la thèse du même nom qui a reçu le "Prix de la recherche" de l'Inathèque en 2014)

Son livre évoque le cinéma hanté par la Shoah dans une réflexion qui mêle, comme le rappelle Sylvie Lindeperg dans la préface, "la philosophie, la psychanalyse, l’étude esthétique et l’étude  historique" .

Il questionne le pouvoir d'aimantation de la mémoire de la Shoah, son magnétisme, son empreinte (laissée selon trois modalités : l'imagerie, la persistance et la rémanence).A. Lion

 

Compte-rendu de l'intervention d'ophir Levy

(Par Agnès Lion .Lu et corrigé par Ophir Levy)

Le point de départ de sa thèse fut un film "Soleil vert" de Richard Fleischer (1973) dont les images ( en particulier celle de l'affiche) renvoient à celles de la libération de Bergen-Belsen (exemple : bulldozer ramassant les corps).
Ce sont des images traumatisantes, matricielles, où se mêlent savoirs et fantasmes. 
"Soleil vert" est un film de science-fiction qui s'inspire des images du passé.
Le futur n'est pas envisagé comme un progrès mais comme la promesse d'une répétition. La dystopie remplace l'utopie.
La presse a joué un rôle essentiel dans ces images devenues obsessionnelles. A la libération, la presse (écrite, radiophonique, cinématographique) touche un grand nombre de français. Elle est à son plus haut niveau. L'actualité cinématographique est vue par des familles entières. Ces images sont diffusées avant la projection du film, frappant d'obsolescence le plus souvent celles qui suivent.
Une remarque générale : on ne peut penser le pire qu’à partir du connu, d'où les références à la littérature ( l’enfer de Dante). Il est difficile
d'appréhender une réalité nouvelle et monstrueuse.
Exemples des actualités qui présentent les fours crématoires comme des machines à tuer , comme des instruments d’homicide (ce qui va prêter à confusion) .

Comparaison de scènes de la douche

Extrait de la série « Holocauste » (1978) de Marvin Chomsky vue par 1 américain sur 2, par 200 millions de personnes dans le monde.
Scène de la douche : transgression non dépassée (parti pris du réalisateur) mais qui invite le téléspectateur à s’interroger sur ce qu’il voit , dans une mise en abyme.
Extrait du film « La liste de Schindler » de Steven Spielberg (1993)
Il nous met à la place du professeur d’ « Holocauste ».
Le réalisateur nous fait entrer dans une chambre à gaz. Le spectateur n’est  plus avec les nazis (« Holocauste » ) mais avec les juifs .

Un gros plan est réalisé sur des pommeaux de douche. Attente que le gaz sorte (alors qu’à Auschwitz, les cristaux de zyklon B étaient déversés par une trappe). Ce suspens (de l'eau sort finalement des douches) a suscité une violente réprobation de la part de certains critiques qui reprochaient à Spielberg d'employer de façon indécente les "trucs" spectaculaires du cinéma dans un contexte qui impose d'ordinaire une grande retenue.

Migration des images

Imagerie

Film de Godard "Alphaville "(1965)Monde du futur où le passé n'est pas mentionné mais où il se répète.
Dans ce film le futur et le passé se mélangent. Ce qui est le propre du traumatisme .
Les références aux tatouages (symptômes) nous parlent de "l'anonymisation » de la société.
Le script du film conforte cette idée de déshumanisation.
Idée que l’on retrouve dans « The island » de Michael Bay (2006). 
Des clones vivent dans un monde souterrain aseptisé. Certains sont sélectionnés dans une grande loterie pour aller dans une île. En fait ils sont destinés à être assassinés afin de récupérer leurs organes.

2 films récents mettent en scène les membres du Sonderkommando de Birkenau : The Grey Zone de Tim Blake Nelson (2001) et Le fils de Saul de László Nemes (2015). Une séquence de la série Westworld (2016)de Lisa Joy et de Jonathan Nolan, dans laquelle on découvre les coulisse du parc d'attraction, nous montre le sort réservé aux robots ayant été éliminés par les clients. Leurs corps sont disposés à la manière des victimes des chambres à gaz de Birkenau telles qu'elles sont représentées dans les deux films cités plus haut. Point remarquable, dans Westworld, les outrages répétés que subissent les robots sont rendus possibles par le fait que leur mémoire est régulièrement effacée. Le lien entre oubli et répétition des crimes renvoie à celui qui menace toute société ("Qui se souvient des Arméniens ?" déclara Hitler quelques jours avant d'envahir la Pologne).

 Les scènes du bulldozer (violence anthroplogique de la pelleteuse) et de l'amoncellement des corps sont reprises par différents films :

Soleil vert de Richard Fleischer (1973)

Remarques techniques : surpopulation manifeste, l'individu est écrasé, morcelé par le cadrage qu le réduit à la masse.

Mars attacks ! Tim Burton (1996)

24 heures Chrono Série de Joel Surnow (2001)

L'écume des jours de Michel Gondry (2013)

Platoon d'Oliver Stone (1987)

La reine Margot de Patrice Chéreau (1993)


 

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