Billet d’Humeur

Pendant combien de temps encore devrons nous obéir à des injonctions absurdes, contradictoires et irréalisables, données par des “experts” à mille lieux du terrain. Ils font surement pour le mieux vu de leur fenêtre mais en pratique c’est une autre musique.

Dimanche soir, le Président nous demande de rouvrir les écoles et les collèges de façon normale. Quelle joie pour nous !

Lundi, première douche froide. Il faut respecter 1 m entre chaque élève en classe ! Ah bon, donc on ne pourra en accueillir qu’une moitié (comme avant en fait !). Un expert avait sûrement calculé que passer de 4m2 à 1 m de chaque côté, allait nous permettre de reprendre tout le monde. Ah oui, sauf qu’il ne sait pas que dans la plupart des classes, les tables sont doubles et ne permettent pas de mettre 2 élèves à 1 m !

Alors mercredi on apprendra que si on a des tables doubles alors on n’a plus besoin de la distance de 1m (sic) et un document de dizaines  de plans de classe dans le cas où nous ne saurions pas le faire tout seul. Un chef d’œuvre !

Et que dire de cette règle de distanciation qui nous empêche d’accueillir tous les élèves en même temps, élèves qui du coup se retrouvent chez les uns, chez les autres à 10 dans une chambre de 10 m2 ou à 20 dans un parc à jouer au foot, alors qu’à l’école on ne peut même pas faire du sport encadré par un enseignant !

Mais je continue :

Mardi, la moitié des enseignants sont convoqués pendant 4 jours pour des commissions d’harmonisation du Bac.

Là, c’est le bouquet !

  1. On ne peut plus accueillir les élèves au collège puisque les enseignants ne sont plus là.
  2. Vous pensiez que le Bac cette année allait être en contrôle continu et bien non, le contrôle continu matière par matière et établissement par établissement sera contrôlé et comparé aux années précédentes par des commissions d’enseignants !

Merci pour la confiance !

Notre système scolaire est en train de mourir de ce centralisme extrême, de cette floppée d’experts et de techniciens qui ne font aucune confiance aux enseignants et aux chefs d’établissement.

Continuons comme cela et nous porterons bientôt le bonnet d’âne des pays de l’OCDE en matière scolaire.

J’espère que cette crise aura montré à tous qu’il est grand temps, comme l’ont fait beaucoup de pays, de décentraliser les décisions pratiques à prendre pour l’école au niveau local (commune, département, région) et que le national s’occupe des grands principes républicains !

Et surtout heureusement que les vacances arrivent …

F. Combescure